Rocher des abeilles / Apt

Escapade verticale

Bienvenue : escalade sportive et loisir en Alsace

Escalade plutôt coté vétéran, je souhaite pouvoir partager ces moments souvent forts de grimpe et faire bénéficier et échanger les quelques informations issues de mon expérience.

Ici pas d'envolées lyriques sur le huitième degré, parlons 6ème degré, initiations, passions et bagarres dans des voies qui ne dépassent pas le 7 (A, en ce qui me concerne pour faire plus, je ne suis pas certains que le lifting suffira ...)


Dernières non Nouvelles d'Alsace

une nouvelle édition du topo d'escalade sur les falaises de grès 2009 (tous les sites du Bas Rhin et de certains sites de Moselle) vient de paraître.

Pas de révolution par rapport à l'édition précédente mais quelques évolutions notament la très bonne surprise ...
(cf. ci-dessous)

Pour commander :
http://www.escalade-alsace.com/boutique/boutique.php

dimanche 1 novembre 2009

Le chateau de la roche - Bellefosse

ESCALADE ALSACE



Un nouveau topo est toujours source de découvertes et de surprises ; le dernier - dont je vous recommande l'acquisition- n'a pas faillit.

Il y a quelques années, j'avais exploré un site qui m'était proche de par mon histoire personnel.

Site magnifique mais ou seules quelques voies sur vieux pitons et vielles plaquettes existaient.

Cela ne m'avait pas fais reculer et j'y fis quelques voies de très grandes classes quelqu'en fût la cotation. Tout y était bon et tous se méritait ; même le 5b était exigent (il faut dire que les vieux pitons rouillés constituaient une bonne incitation à la concentration).



Je gardais également un souvenir exceptionnel de deux voies particulièrement belles mais particulièrement difficiles que je ne réussis pas à gravir....
Petite particularité nous parlons encore de granite au pays du grès.
Mais avant d'aller plus loin, un peu d'histoire :



Extrait du livre « Châteaux d’Alsace de villes en villages »Bernard Vogler – Bernard J NaegelenEd.Oberlin

"Le château se dresse sur une crête rocheuse à 820 mètres d’altitude au Ban-de-la-Roche, au sud de Bellefosse, séparé de la montagne par une large faille.
Le château a probablement été fondé par les sires de Stein (La Roche), qui en sont les châtelains au XIIème siècle. Ce sont des ministériels de l’abbaye de Sainte-Odile.
En 1180 est cité un Dietrich de la Roche. A partir de 1284, le site est détenu par la famille von Rathsamhausen zum Stein, une famille noble d’origine ministérielle. Au XVème siècle, ses membres deviennent de véritables chevaliers-brigands, en particulier Jerotheus dit le Jeune, associé à Wecker de Linange, ce qui amène l’évêque de Strasbourg et le duc de Lorraine, probablement associés à d’autres puissances comme la ville de Strasbourg, le margrave de Bade et le sire de Lichtenberg, à assiéger pendant huit jours et à démanteler le château conquis grâce à l’emploi massif d’armes à feu en 1469. La tradition orale bruchoise a conservé le souvenir de la canonnade qui ruina le château. Bien que couvert de dettes, Jerotheus demeure encore en 1480, possesseur de la moitié du château, et entreprend une tentative de reconstruction qui se solde par un échec. Désormais, le château est définitivement en ruine, tandis que les deux compères s’engagent sous la bannière des ducs de Lorraine. Jerotheus a donné naissance à la légende d’un grand chien noir qui serait son âme.
L’étroitesse du rocher a considérablement réduit le développement architectural du château : il ne comporte qu’un petit logis flanqué d’un donjon assez vaste en blocs de grès rose du début du XIIIème siècle. Au pied du rocher, on peut encore déceler les vestiges d’un second bâtiment. La vaste basse cour est protégée par une tour de flanquement. Il en subsiste des vestiges, ainsi que des fragments de courtine."


Durant la guerre de trente près de 2 siècles plus tard, Bellefosse fut la seule commune épargnée par les massacres qui vidèrent littéralement de leurs habitants l'ensemble des villages voisins (Belmont, Waldersbach ...)

Quel rapport avec le Chateau de la roche et l'escalade ? J'y viens.

L'ensemble de la région fut re peupler par les 5 familles habitants Bellefosse et par de nombreux immigrants venants en grande majorité de Suisse - protestantisme oblige -.

C'est ainsi que des familles parmi tant d'autres telles que Dolter, Bingelli et Scheppler vinrent s'installer dans la région.

Nous y voilà donc, c'est de lointains descendants de ces immigrants qui équipèrent et gravirent les 2 voies majeures de ce site : Thierry et Denis Scheppler et en 1981 s'il vous plait ; sachant que nous parlons d'un 7A et d'un 7B qui à cette date là ne devaient pas être légion dans la région.




Retour en 2009 et à la surprise du nouveau topo : le site a été entièrement ré-équipé et quelques voies supplémentaires ont été créées.


MAGIQUE !


Voilà 2 objectifs majeurs me concernant pour l'année qui vient et qui représentent un sacré challenge personnel :

- le 7A "spiderman" est très soutenu et il va falloir que je travaille beaucoup en volume pour en venir à bout même si intrinsèquement les mouvements sont faisables
- le 7B "enfer digital" sera un gros morceau et je ne suis pas certains que c'est le choix le plus simple pour mon premier "vrai" 7B ...






à suivre...

mercredi 9 septembre 2009

La bénédiction de l'écureuil

ESCALADE ALSACE NEUNTELSTEIN

Retour vers l'obsession du moment : Le mur (7A) au Neuntelstein.


Voilà la cinquième séance consécutive que je consacre exclusivement à cette voie. La certitude ancrée au fond de moi que je peux réussir cette voie que je trouve très exigeante.

J'avais déjà l'espoir (la certitude) -douché- lors de ma précédente tentative Lundi.

J'y suis donc retourné ce jour, avec la ferme envie de faire la croix au premier essai.

Il faut dire que je la connais par coeur ; il suffit de fermer les yeux pour que je visualise toutes les prises, je vois tous les mouvements et sans problème je me vois au sommet - victorieux- .

Et là, après quelques minutes de concentration, je m'élance et ... échoue au crux. GASP !

Quelques secondes pour me vider la tête et hop c'est repartit ..... RE GASP !

Je m'installe au pied de la voie, assis immobile, ruminant mes échecs et je dois l'avouer très démoralisé.

C'est à ce moment là que je l'ai vu. D'abord attiré par des craquements, puis par une forme qui bouge : un magnifique petit écureuil roux qui manifestement ne m'a pas vu.

Je me garde bien de bouger et le voilà qui, suivant sa route, arrive à moins d'un mètre de moi. Il m'aperçois et me regarde fixement sans bouger.

Etrange face à face ou aucun des deux protagonistes n'osent faire un mouvement.

Au bout de quelques secondes il se décide à avancer en me contournant, pas bien loin, et saute sur un arbre.

Il s'arrête comme pour vérifier que je le regarde, puis saute sur une branche, y grimpe à toute allure, saute sur un deuxième et en descente maintenant, me lance un dernier regard qui semble me dire : " tu vois c'est pas difficile, ré-essaye".


Vous savez quoi ? dans la foulée j'ai fais la croix

lundi 7 septembre 2009

Le Neuntelstein part 1


Pour les grimpeurs de la région, inutile de présenter le Neuntelstein ; quoique pour les plus jeunes, élevés dans le culte de la difficulté et des gros dévers, ce site ne leurs est peut être pas aussi familier que cela.

Et pourtant, ils y trouveraient sans doute de quoi tester leurs muscles tous neufs directement sortie du pan même si aucune voie ne dépasse le 7B.

Un peu d'histoire, car elle mérite d'être rappelée : Le Neuntelstein est un site "paradoxale".

De fait, il est sans doute un des plus anciens sites -voir le premier- des sites d'escalade sportive moderne de la région.

A la fin des années 70 et au début des années 80, l'escalade sportive ne s'était pas encore émancipée de la montagne. C'est donc tout naturellement que les précurseurs se sont tournés vers le bout de rocher qui ressemblait le plus à la haute montagne : un sommet à presque 1000 m d'altitude perdu en pleine forêt et ou on évolue sur le regard bienveillant des sommets prestigieux des alpes bernoise et qui plus est offrait (offre toujours d'ailleurs) un merveilleux granit compact comme on les aime.

Voici donc que dans ce qui est devenu le temple de l'escalade sur grès, un des premiers bastions de la grimpe est en granit.

De plus comme il fut un des premiers, nombreux sont ceux qui y ont débuté, forgeant ainsi à ce site une solide réputation de site d'initiation.

Diable, initiation commando car même si la plupart des itinéraires sont courts ils sont particulièrement déroutants et souvent très athlétiques.

Pour le grimpeur de grès et de calcaire que je suis, grimper sur le granit du Neuntelstein est toujours pour moi d'une complexité de lecture phénoménale ; le "à vue" même dans mon niveau habituel est rarissime...


De plus les cotations annoncées sont d'époque et bien tassé, d'ailleurs si on regarde l'évolution de topos en topos, il n'est pas rare de voir des cotations s'offrir un petit "plus" d'édition en édition.

LES DALLES

A noter quand même que le site est composé de trois secteurs différents et depuis un récent lifting, il offre un réel secteur d'initiation avec de magnifique dalles n'excédants pas le 3 et permettant l'apprentissage de l'escalade en tête et même en plusieurs longueurs.




"LA RACINE"
















Attardons nous sur le secteur dit "la racine". Des deux autres secteurs, il est le moins hauts, les voies n'y dépassent pas les 10 mètres mais il comporte quelques perles notamment "le mur" en 7A
Deux départs sont possibles pour cette magnifique ligne, le départ de gauche est monstrueux et je n'imagine pas comment il peut être réalisable...


Le départ de droite est à peine plus simple mais il se laisse apprivoiser. Il m'a fallut de (très) nombreux essais et de nombreuses séances de travail pour décoder les passages et les enchaînements. Départ en équilibre à moitié dans un dièdre, traversée finaude toute en muscle (j'ai encore mal aux abdos de ma séance de ce matin) , placement, détermination, adhérence et force pour se sortir du crux pour un deuxième moitié de voie plus abordable. Un régale mais un régale qui se mérite.

"LE MUR" 7A

Heureusement comme pour presque toutes les voies du sites il est possible de se rendre au relais (ou aux arbres en faisant office) à pied. Dans mon cas pour ne pas me fâcher avec mes potes, vu le travail considérable que je dois faire pour avoir une chance de réaliser la voie, je travaille en auto assurance... J'ai bien cru ce matin que j'allais pouvoir passer à autre chose mais , à un rien près, à un cheveux d'ange ... Caramba c'est raté.


Je trouve la voie tellement belle que je suis toujours aussi motivé et j'espère que d'ici la fin de la semaine...